Bonjour tous le monde !
Je travaille dans une Mecs depuis près d'un an sur le même groupe, des petits âgées de 6 à 10 ans. Mon poste est complexe , je viens soutenir l'équipe éducative dans les temps du quotidiens qui nécessitent une prise en charge éducative supplémentaire ( douches, repas, coucher) du lundi au vendredi. Depuis le début j'ai du mal à creer un réel lien avec ces enfants qui me renvoient sans arrêt à une place ou je me sens complètement illégitime, je suis dans le cadre le cadre et le cadre sans poser une réelle autorité qui ait du poids. JhiSur ce groupe, deux enfants qui présentent des troubles du comportement assez prononcés. L'un d'entre eux est à 80 % du temps dans la provocation avec moi et j'ai comme l'impression qu'il cherche à me pousser à bout pour que j'agisse : me nargue ou m'ignore quand je lui demande d'aller à la douche de faire quoi que soit, et lorsqu'il sent que je suis impacté par cela, il peut meme etre violent dans ses mots ( "ta mère la pute" par ex ... 8 ans le gamin.. ), et à ce moment là c'est la confrontation et l'escalade de la violence de son côté quand j'essaie d'être ferme pour condamner ces actes. après avoir eu recours au chantage, ( si tu ne fais pas ca pas de TV, tu m'insultes privation d'argent de poche..)Maintenant quand je vois qu'il me cherche j'essaie d'être détaché pour lui montrer que je ne rentre pas dans son jeux et Ca marche en général. MAis ceci demande parfois de passer par des détours et je n'aime plus ca. Je trouve que ca n'a pas de sens pour lui car c'est finalement ne pas repondre à ce qu'il pose vraiment ... aujourd'hui Ca a été particulièrement violent, il est carrément venu me chercher physiquement ( ce que je ne l'ai jamais vu faire, ni avec moi, ni avec personne de l'équipe) et j'ai du le contenir. Bref je ne sais plus quoi faire, je déteste en arriver à la contention car je me sens violente mais j´ai l´iimpression que c´est ce qu´il cherche.. vraiment je me sens demuni. Comment lui repondre de facon coherente et sensée, sans entrer dans du chantage a la privation,ni dans la violence. Comment poser une autorité reellement educative qui me permettra de me decaler de cette place ou il me met... merci mille fois a ceux qui me repondront et qui seront arriver jusQue la dans le texte (pardon pour le roman..) mais je n´ai pas de gap tres peu de reunion (car remplacante.. oui c´est abberant) et je debute dans le metier (je repasse mon diplome DEES cette annee) et meme si je construit ma pratique petit a petit, là je sens que la situation est verrouiller malgre mes remises en question constante ...
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Autorité et violence en Mecs; quelle(s) pratiques avoir ?
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Emmanuel18
- Messages : 14
- Inscription : 31 mai 2018 23:55
Re: Autorité et violence en Mecs; quelle(s) pratiques avoir ?
Bonsoir Farah,
Je me présente vite fait! Je suis moniteur éducateur sur 1 ITEP, non diplomé, et futur étudiant en première année 2018.
J'ai bien lu et jusqu'au bout, ton petit "roman" très explicite, et sans vouloir affirmer quoi que ce soit, je pense que ce que tu vis aujourd'hui, beaucoup vivent la même expérience et pas seulement en MECS. Je trouve ça, intéressant de venir en discuter ici!
Premièrement, il faut comprendre que les tout jeunes (6/12ans) sont, de part ma petite expérience, les plus difficiles à cadrer. De plus, tu le dis toi même, tu viens d'arriver, depuis une petite année.. Dans la fonction que tu exerces, il faut beaucoup de patience et encore plus de persévérance derrière. Tes collèges ont du te le répéter, tu n'es pas seule lors d'un accompagnement, toute une équipe est là pour t'aider à suivre un public,.. Vous êtes complémentaires, quelle que soit l'organisation dans votre association.
Deuxièmement, lorsqu'un enfant voit arriver une nouvelle personne au seins de son groupe, cela reste assez perturbant pour lui. Alors que pour nous ça parait assez anodin, on va, on vient (remplacement, turn over,..). Il faut énormément prendre en compte ce que peut penser les jeunes, et agir en fonction de chacun. De plus, c'est connu, un jeune teste le nouvel ou la nouvelle personne adulte arrivant sur le groupe (éduc, moniteur,..) afin d'évaluer celle ci. C'est pour cela qu'il faut qu'impérativement et le plus rapidement possible, tu montres que tu travail en équipe (communication!!!), et que tu imposes le cadre comme les autres.
Les éducateurs estiment qu'il n'y a que deux façons de résoudre les conflits: - soit être gagnant - éducateur autoritaire ( méthode I ) - soit être perdant - éducateur permissif ( méthode II ).
Cette alternative revient à poser la question: qui va gagner la bataille du pouvoir dans le groupe ?
Sauf qu'il faut parfois songer à une troisième alternative ( méthode III ),... Faire d'un conflit, une entente avec le public en question. Créer un lien comprenant trois grands points : Le respect mutuel, la communication à deux voies, et pour finir, une solution jugées acceptables par les deux parties. Dans la troisième méthode, on n'emploie pas le pouvoir; c'est une méthode "sans perdant". Les conflits sont résolus sans que personnes ne perdent. Les deux gagnent puisque la solution doit être acceptable pour les deux. C'est une résolution de conflit par une entente mutuelle sur la solution à adopter.
Venons en maintenant au sujet principale qui est ta problématique. A ce que j'ai compris, tu t'es enclenché dans une relation de conflit d'autorité avec un, ou des jeunes.
Il va falloir que tu sortes de ce cercle de conflit avec le ou les jeunes qui te tiennent tête. Et que tu accompagnes une démarche à réponses reflets "Je". Je m'explique..
Quand tu commencera une séance de résolution de conflit par un message de ce genre (Avec un "Je" devant), tu augmentera sensiblement les chances que les jeunes veuillent participer au processus, et aussi qu'ils sentent qu'ils ont une chance de gagner. Quand les besoins sont clairs, les solutions apparaissent. À l'assurance que les jeunes ont bien compris en quoi consiste la méthode sans perdant, les éducateurs doivent ajouter l'assurance qu'ils ouvrent bien le dialogue par des messages "JE" plutôt que par des messages "TU". La raison est logique: les messages "TU" pointent sur le jeune un index accusateur, aussi est-il naturel pour lui de s'attendre à ce que la résolution du conflit ait pour objectif de l'amener à changer, lui, et lui seul. Après tout, ses éducateurs trouvent déjà que le problème est "de sa faute". C'est pour cela qu'il faut crée un lien rassurant, qu'il sache que le cadre que tu instaureras, ne sera pas néfaste pour lui et au contraire protecteur... Et là l'image qu'il aura de toi sera tout autre.
Exemples :
• "Maintenant que nous avons une belle salle de séjour, je me donne beaucoup de mal pour que toute la maison reste en ordre. Ça m'exaspère quand je jette un coup d’œil depuis l'entrée et que je vois s'étaler en pleine vue les meubles de votre chambre couverts des jouets que vous y entassez jour après jour."
• "Quand vous jouez à lutter dans la salle de séjour, j'ai peur qu'une des lampes se renverse et se brise."
• "Je suis fâchée parce que vous, les jeunes, vous regardez la télévision pendant le dîner, et moi c'est le moment où j'ai plaisir à parler avec vous de votre journée et de ma journée, et ça m'attriste un peu de ne pas pouvoir le faire."
En bref, t'exposant avec un simple "Je", tu créeras un certains reflet émotionnel (empathie/culpabilité/présence/...), entre lui et toi. Et ça fera toute la différence!
J'espère que cette "petite" réponse t'aidera dans ta démarche!
Je me présente vite fait! Je suis moniteur éducateur sur 1 ITEP, non diplomé, et futur étudiant en première année 2018.
J'ai bien lu et jusqu'au bout, ton petit "roman" très explicite, et sans vouloir affirmer quoi que ce soit, je pense que ce que tu vis aujourd'hui, beaucoup vivent la même expérience et pas seulement en MECS. Je trouve ça, intéressant de venir en discuter ici!
Premièrement, il faut comprendre que les tout jeunes (6/12ans) sont, de part ma petite expérience, les plus difficiles à cadrer. De plus, tu le dis toi même, tu viens d'arriver, depuis une petite année.. Dans la fonction que tu exerces, il faut beaucoup de patience et encore plus de persévérance derrière. Tes collèges ont du te le répéter, tu n'es pas seule lors d'un accompagnement, toute une équipe est là pour t'aider à suivre un public,.. Vous êtes complémentaires, quelle que soit l'organisation dans votre association.
Deuxièmement, lorsqu'un enfant voit arriver une nouvelle personne au seins de son groupe, cela reste assez perturbant pour lui. Alors que pour nous ça parait assez anodin, on va, on vient (remplacement, turn over,..). Il faut énormément prendre en compte ce que peut penser les jeunes, et agir en fonction de chacun. De plus, c'est connu, un jeune teste le nouvel ou la nouvelle personne adulte arrivant sur le groupe (éduc, moniteur,..) afin d'évaluer celle ci. C'est pour cela qu'il faut qu'impérativement et le plus rapidement possible, tu montres que tu travail en équipe (communication!!!), et que tu imposes le cadre comme les autres.
Les éducateurs estiment qu'il n'y a que deux façons de résoudre les conflits: - soit être gagnant - éducateur autoritaire ( méthode I ) - soit être perdant - éducateur permissif ( méthode II ).
Cette alternative revient à poser la question: qui va gagner la bataille du pouvoir dans le groupe ?
Sauf qu'il faut parfois songer à une troisième alternative ( méthode III ),... Faire d'un conflit, une entente avec le public en question. Créer un lien comprenant trois grands points : Le respect mutuel, la communication à deux voies, et pour finir, une solution jugées acceptables par les deux parties. Dans la troisième méthode, on n'emploie pas le pouvoir; c'est une méthode "sans perdant". Les conflits sont résolus sans que personnes ne perdent. Les deux gagnent puisque la solution doit être acceptable pour les deux. C'est une résolution de conflit par une entente mutuelle sur la solution à adopter.
Venons en maintenant au sujet principale qui est ta problématique. A ce que j'ai compris, tu t'es enclenché dans une relation de conflit d'autorité avec un, ou des jeunes.
Il va falloir que tu sortes de ce cercle de conflit avec le ou les jeunes qui te tiennent tête. Et que tu accompagnes une démarche à réponses reflets "Je". Je m'explique..
Quand tu commencera une séance de résolution de conflit par un message de ce genre (Avec un "Je" devant), tu augmentera sensiblement les chances que les jeunes veuillent participer au processus, et aussi qu'ils sentent qu'ils ont une chance de gagner. Quand les besoins sont clairs, les solutions apparaissent. À l'assurance que les jeunes ont bien compris en quoi consiste la méthode sans perdant, les éducateurs doivent ajouter l'assurance qu'ils ouvrent bien le dialogue par des messages "JE" plutôt que par des messages "TU". La raison est logique: les messages "TU" pointent sur le jeune un index accusateur, aussi est-il naturel pour lui de s'attendre à ce que la résolution du conflit ait pour objectif de l'amener à changer, lui, et lui seul. Après tout, ses éducateurs trouvent déjà que le problème est "de sa faute". C'est pour cela qu'il faut crée un lien rassurant, qu'il sache que le cadre que tu instaureras, ne sera pas néfaste pour lui et au contraire protecteur... Et là l'image qu'il aura de toi sera tout autre.
Exemples :
• "Maintenant que nous avons une belle salle de séjour, je me donne beaucoup de mal pour que toute la maison reste en ordre. Ça m'exaspère quand je jette un coup d’œil depuis l'entrée et que je vois s'étaler en pleine vue les meubles de votre chambre couverts des jouets que vous y entassez jour après jour."
• "Quand vous jouez à lutter dans la salle de séjour, j'ai peur qu'une des lampes se renverse et se brise."
• "Je suis fâchée parce que vous, les jeunes, vous regardez la télévision pendant le dîner, et moi c'est le moment où j'ai plaisir à parler avec vous de votre journée et de ma journée, et ça m'attriste un peu de ne pas pouvoir le faire."
En bref, t'exposant avec un simple "Je", tu créeras un certains reflet émotionnel (empathie/culpabilité/présence/...), entre lui et toi. Et ça fera toute la différence!
J'espère que cette "petite" réponse t'aidera dans ta démarche!