Dans quel monde vivons nous ?

[pipo]

Marie tu étais bien matinale et comme dit ce diction
"Qui se lève tôt... n'a pas encore été licenciée"
c'est tant mieux pour toi

[pipo]

Un type qui vit sur le compte des autres s'appelle un « escroc »
Un type qui vit très large sur le compte des autres s'appelle un « banquier »

Grâce à la crise, je marche de nouveau !
Le banquier a pris ma voiture.

[mgmarie45]

Suite à Marie, j'ai du mal à comprendre comment une entreprise qui fait des bénéfices peut quand même faire des licenciements aussi importants. Tout ça pour les actionnaires. Les salariés sont pressés comme des citrons et on les jette à la poubelle lorsqu'ils ne sont plus bons. J'avoue que j'ai du mal à comprendre le monde d'aujourd'hui. Toujours plus et toujours plus alors qu'il y a de quoi vivre pour tout le monde s'il avait une meilleure répartition. Je pense qu'il n'y a plus de respect humain.

[marie]

t'es drôle pipo et pas hors sujet finalement, et toi si t'as plus de voiture t'as été licencié alors ?

mgmarie45 je ne comprends pas moi non plus, tous ces licenciements alors que les entreprises font tant de bénéfices, alors que la productivité des ouvriers français est la plus importante d’Europe dit-on. Il n'y a plus de respect de l'humain, il n'y a de considération que pour les gens qui ont beaucoup d'argent, les autres sont rien dans ce monde, mais que peut-on faire à notre niveau ? c'est un peu désespérant cette histoire, me demande si finalement faire la grenouille ne nous aide pas à durer, en attendant notre tour d'être cuite.

Martine j'aimerais que tu nous raconte la suite du film, comment ça s'est passé dans l'usine, si tu as le temps.

[mgmarie45]

Marie, Je crois qu'en faisant du bien, il y a tjs un retour. J'essaie de faire mon travail correctement et dans le respect de la personne et de moi-même. Je suis un peu naïve mais je crois à l'être humain, souvent quand j'avais besoin d'aide cela s'est produit parfois différemment de comme je l'espérais. Je me pose souvent des questions sur l'évolution de l'humain surtout pour nos enfants et en même temps l'homme a tjs existé. Mes parents travaillaient dur mais ils étaient heureux, il n'y avait pas la télé, on se réunissait le soir entre voisins. Les jeunes femmes d'aujourd'hui sont obligées de travailler pour le 2e salaire

[Martine]

Bonsoir et merci à vous tous aussi d'avoir pris de temps de me lire et de partager avec moi mon intérêt pour la compréhension du monde dans lequel nous vivons, et qui nous inquiète, vu les actualités.

Merci THELLA pour ta remarque. Je dois dire que j'ai beaucoup progressé à l'écrit ces derniers mois, car j'ai repris des cours par correspondance pour me préparer à des concours. J'ai revu des bases en expression écrite, j'ai travaillé ma culture générale, j'ai bossé les sciences économiques et sociales (j'ai potassé sur les bouquins de ma fille qui est en terminale). Tout ceci pour sortir de mon travail et des conditions que je vis depuis plusieurs mois et que je supporte de plus en plus mal, malgré tout l’intérêt que je porte à notre profession d’avs.

Je me suis identifiée à Angie dans le film "It’ a Free World " que j'ai présenté au début de ce fil. Comme elle, je suis déterminée à changer ma vie, à ne plus autant subir, mais je n'ai pas choisi la même direction, celle d'écraser les autres pour me faire ma place. Peut-être que nous avons plus de possibilités de nous en sortir en France qu'en Angleterre qui est un pays ultra libéral ? Ici nous avons la chance de pouvoir reprendre des études, et c'est une bonne idée que de la saisir quand on en a la possibilité. Je l'ai saisie et elle m'a sourit plus que je ne l'aurais cru. Mon projet était de faire une passerelle pour préparer le DEAS, mais impossible d'y accéder, trop de candidats et très très peu de places, une liste d'attente de plusieurs années qui me laissait espérer une rentrée à l'âge de la retraite ! Alors je me suis dit "pourquoi ne pas tenter le concours d'entrée en école d'infirmière ou d'assistante sociale ?". J'ai essayé et à la rentrée prochaine j'intègre l’IFSI.

Voilà, cela fait du bien de s’occuper de soi, de se cultiver, de chercher à améliorer sa vie. Je vais m’engager dans 3 années d’études, 3 années où je travaillerai à ma progression, c’est un vrai challenge mais quand c’est possible faut pas laisser passer sa chance.

A MARIE, oui je vais raconter la suite du documentaire sur « la mise à mort du travail » mais il me faut du temps. J’ai tout copié ce qui s’est dit dans le film, mais sans les images ce n’est pas compréhensif, donc je vais faire un condensé qui j’espère sera parlant. A moi ce documentaire à parlé, je ne comprenais pas grand-chose au monde de l’économie et de la finance, et là tout d’un coup un petit documentaire (prix Albert Londres quand même !) me donne des clés qui éclairent sur la manière dont le monde de la haute finance manipule le monde du travail jusqu’à le piétiner et le briser sans aucun état d’âme. Le travailleur n’est rien d’autre qu’un vulgaire outil qui sert à produire des richesses, au même titre que les machines…

[THELLA]

bonjour Martine
felicitations pour tes projets
j'admire les femmes qui se battent pour leurs conditions de vie .
57ans AVS depuis 3 ans ancienne responsable famille d'accueille adultes handicapés . j'ai eu la volonté de créer ma petite entreprise partant de zéro , cela a durer 2ans . ceux qui ont contribué a la fermeture de mon entreprise la NMPP sont trop puissant pour une petite comme moi . étant révoltée par le système du métier d'auxiliaire de vie j'ai écrit un petit livre qui retrace ma condition en tant que avs et je suis très fière d'avoir intéressée plusieurs maisons d'éditions . je sais que mon livre fera beaucoup de bruits dans la ville ou je pratique en esperant qu'ailleur aussi . je te renouvelle toute mes félicitations pour tes projets comme je me dit souvent celui qui ne tente rien n'a rien . et comme Albert Enstein "je ne m’intéresse qu'a l'avenir car c'est là que j'ai décidé de passer le reste de ma vie . bonne route Martine et encore une fois tu mérites d'être connue en tous cas pour ma part .

[Martine]

Encore merci Thella pour tes gentilles réflexions. Je ne suis pas la seule à être intéressante sur le forum, je pense que tu as dû en repérer plusieurs autres, et je te compte parmi celle-là. Souvent ce sont les aléas de la vie qui nous ont amené vers ce métier, au départ par défaut. Puis nous y avons trouvé des richesses qui ont fait que nous sommes restées.

Dès que ton livre sera publié j'espère que tu le diras sur ce forum car j'aimerais beaucoup le lire. J'ai aussi quelques amies qui parlent d'en écrire un, peut-être que nous le feront à 6 ou 8 mains un jour, il y a tant à dire sur notre métier qui n'est pas reconnu à sa juste valeur. Le plus triste il me semble, est qu'il n'est même pas reconnu de nos employeurs. Je pense que l'image de femme de ménage qui nous colle à la peau est entretenue par beaucoup d'employeurs qui, lorsqu'ils parlent de nous aux usagers disent toujours "l'aide ménagère". Je constate depuis plusieurs mois comme une volonté de leur part de nous dévaloriser, de nier nos compétences, notre qualification.

Pourrais-tu nous en raconter plus sur ta petite entreprise ? C'est formidable d'avoir oser, même si la conjoncture est hard.

[THELLA]

bonjour Lei
bien sur que sur ce site beaucoup de personnes sont très intéressantes. j'ai apprécier ta façon de raconter comme tant d'autre et ta volonté de faire .
je suis certaine qu'il faut que nous trouvions une solution pour alerter et démontrer le mal être et l’hypocrisie de notre métier .
trop nombreuse à subir ,sans trouver la force de se défendre .
et ce n'est surement pas des jugements que je porte ,mais surtout des malveillances que moi même j'ai rencontrées depuis 3 ans .
au sujet de ma petite entreprise ,j'ai voulu retourner a mon ancien métier qui est presse librairie carteries ,bref . N'étant qu'une employée, licenciée pour fermeture du magasin . A 54ans je n'avais pas du tout envie de frapper aux portes pour être refouler ,donc j'ai décidée d'ouvrir un kiosque à journaux . cela a était très difficile , financièrement,convaincre la ville, la banque ,la NMPP enfin j'ai réussi ,mais malheureusement la conjoncture du moment ne se prête pas du tout a ce genre de commerce et en plus travailler avec la NMPP c'est carrément rentrée dans une arène .
je ne regrette rien bien au contraire j'ai appris énormément et pour moi le "savoir" c'est une grande richesse . travailler comme AVS c'est honorable et j'en suis
très fière.Malheureusement je rencontres beaucoup de problèmes qui me dépassent . voilà j'aime beaucoup partager mes idées et surtout celle des autres . promis je vous tiens au courant pour la sortie de mon livre ,qui devrait être a la rentrée
sa aussi sa n'a pas était simple .mais j'aime beaucoup les défis , "à mon niveau " à bientôt .

[martine]

A marie et à mgmarie45

Comme moi vous ne comprenez pas comment des entreprises peuvent licencier des centaines, voire des milliers de salariés alors qu’elles n’ont jamais fait autant de bénéfices.
Le documentaire « La mise à mort du travail » l’explique bien, surtout la deuxième partie du film montre comment on arrive à convaincre les ouvriers de faire la chasse au gaspi de manière à accroître leur productivité. On leur fait croire qu’ils participent à l’amélioration de leurs conditions de travail, alors ils jouent le jeu, mais en réalité ils se font manipuler. Ils réussissent si bien à optimiser le moindre de leurs gestes qu’ils finissent par faire corps avec leurs machines, par devenir un rouage de la chaîne de production. Leur productivité augmente dans des proportions telles que leur usine n’a plus besoin de tous ses ouvriers pour continuer à produire les mêmes quantités. Alors on y licencie, et par là on diminue d’autant les charges de personnel tout en maintenant un niveau production équivalent. Résultat, les conditions de travail ne sont aucunement améliorées, tout au contraire, et des quantités d’emplois sont irrémédiablement supprimés, mais les profits des actionnaires sont démultipliés. L’objectif de la manipulation était uniquement la réalisation de profits toujours plus importants. Ces méthodes de management qui viennent du Japon s’imposent désormais partout dans le monde, dans toutes industries, et gagnent aussi les services, les administrations. Tout le monde est ou sera prochainement touché, concerné directement. Les syndicats sont en première ligne pour constater les effets, mais sont dépourvus et ne savent pas comment contrer le phénomène. Il y a véritablement une guerre des classes, elle est sournoise et dépasse nos frontières, elle est mondiale, et se sont les riches financiers qui détiennent toutes les armes. Sans une prise de conscience et un sursaut des populations, ils sont en passe de la gagner, comme dit Warren Buffet, ce milliardaire américain.

Je vais vous raconter la suite du documentaire qui explique comment Fenwick a réussit à produire plus de chariots-élévateur et a démultiplier les profits pour ses actionnaires, tout en licenciant une grande partie de son personnel.