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Fiche politique sociale "Prostitution"

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Léa

Fiche politique sociale "Prostitution"

Message non lu par Léa » 19 nov. 2017 21:34

Bonjour,

Je suis en pleine rédaction de toutes mes fiches pour le DC4.
Je sèche un peu pour celle concernant la lutte contre la prostitution + prévention.
Est-ce que quelqu'un aurait des fiches?

Merci d'avance

eva

Re: Fiche politique sociale "Prostitution"

Message non lu par eva » 21 nov. 2017 14:30

Bonjour,

Je pense que tu vas trop loin dans tes fiches, concentre toi sur les grands axes majeurs:

Prot. enfance
Logement
Personnes Agées/Handicapées
Insertion/Emploi
Lutte contre les exclusions
Lutte contre les inégalités/discrimintation
Droits des Etrangers

Je dirais que tous ces thèmes la te permettent déjà de couvrir un max de politiques et axe de travail ( et dans certaines ou plusieurs tu peux te faire des paragraphes en llien avec des sous thèmes comme la prostitution

Bee
Messages : 2
Inscription : 14 déc. 2017 12:28

Re: Fiche politique sociale "Prostitution"

Message non lu par Bee » 14 déc. 2017 12:40

DC4 : Politiques sociales - La lutte contre la prostitution

Source de rejet ou de fascination, la prostitution demeure un sujet tabou. Cette dernière est un phénomène sociétal, historique et d’actualité car la prostitution évolue. Les personnes en situation de prostitution sont désormais dans leur très grande majorité étrangères et l’apparition d’Internet a permis l’émergence de nouvelles formes de prostitution.
Du latin « prostituo », l'étymologie du mot renvoie au fait de se mettre en vente, de s'exposer aux autres, de profaner en offrant son corps. La prostitution peut être définie comme une activité consistant à échanger des relations sexuelles moyennant une rémunération.
Il existe différents types de prostitutions : La prostitution « traditionnelle » qui est pratiquée dans la rue ou sur les voies de communication. La prostitution « occasionnelle » liée à la précarité. Elle concerne des personnes rencontrant différentes difficultés tels que les difficultés financières, les difficultés liées au logement ou l’absence de repères liés à la sexualité. La forme la plus condamnable est la prostitution des enfants et des mineurs/ mineurs isolés étrangers dans le cadre des réseaux de traite des êtres humains et proxénétisme. La prostitution dite « de luxe » où des personnes allouent leur service à une clientèle issu d’un certain milieu social. Existe également, la prostitution des personnes « transgenres » ; Ce sont des personnes qui vivent sous l’apparence de leur sexe biologique mais qui se « transforme » pour certaines occasions pour revêtir celle du sexe opposé. Les raisons pouvant amener un individu à se prostituer sont diverses : argent, carences affectives, abus sexuels, toxicomanie, environnement socioculturel.
La problématique de la lutte contre la prostitution agite l’ensemble de la société, les associations ainsi que les mouvements féministes se mobilisent et interpellent les pouvoirs publics.

1) Le contexte législatif
La loi Marthe Richard du 13 avril 1946 abolit le régime de la prostitution réglementée en France depuis 1804. Elle impose la fermeture des maisons closes. Enfin, alors que la loi prévoit de recueillir les prostituées dans des centres d'accueil et de reclassement, ces dernières souvent démunies sont réduites à poursuivre leur activité de manière clandestine.
La loi n° 2003-239 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure, dite « loi Sarkozy » instaure le délit de racolage passif. C’est le fait par tout moyens, y compris une attitude même passive, de procéder publiquement au racolage d’autrui en vue de l’inciter à des relations sexuelles en échange d’une rémunération. Le Sénat français abroge le délit de racolage passif le 29 mars 2013.
Cette disposition a eu pour principal effet d'aggraver la situation de précarité et de stigmatisation des personnes en situation de prostitution sans aider à démanteler des réseaux de prostitution.
La loi du 13 avril 2016 vise à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes en situation de prostitution. Les mesures prévues sont :
- Renforcer les moyens d’enquêtes et de poursuites contre la traite des êtres humains et le proxénétisme.
- Améliorer la prise en charge globale des personnes en situation de prostitution et la protection dont peuvent bénéficier les victimes de la traite des êtres humains (parcours de sortie de la prostitution et parcours d’insertion sociale et professionnelle)
- Mettre en place une prévention plus importante des pratiques prostitutionnelles et du recours à la prostitution (mesure de sensibilisation et d’éducation).
- Responsabiliser les clients, qui par leur action, permettent la pérennité du système prostitutionnel. De ce fait, la loi instaure une interdiction d’achat d’acte sexuel. L’infraction du recours à la prostitution est punie d’une amende de 1500 euros. Une peine complémentaire de stage et de sensibilisation à la lutte contre l’achat d’acte sexuel est prévue.
Cette loi marque une avancée et un progrès historique pour les droits des femmes, les droits humains et pour toutes les personnes victimes de cette violence.


2) Acteurs et partenaires
Les acteurs et partenaires sont une précieuse ressource pour accompagner au mieux la personne dans sa globalité, dans toute sa singularité. Le principal acteur est la personne en situation de prostitution qui est au cœur de ces politiques sociales et de ces actions sur le terrain.

Au niveau national :
Le gouvernement, dont la ministre des droits de la Famille, de l’Enfance et des Droits des femmes.
L’Observatoire national des violences faites aux femmes.
Au niveau régional :
L’Agence Régionale de Santé (A.R.S) afin de mettre en œuvre des interventions de sensibilisation et de prévention dans les collèges et lycées sur l’éducation à la sexualité. L’A.R.S finance également les centres médico-psychologique.
Les Centres Hospitaliers et les Centres Médico-psychologique qui sont des unités de coordination et d’accueil en milieu ouvert qui organisent des actions de prévention, de diagnostic, d’orientation, de soins ambulatoires et d’interventions à domicile.
Au niveau départemental :
Le conseil départemental notamment le Service Social Départemental et l’Aide Sociale à l’Enfance pour accueillir les mineurs isolés étrangers en situation de prostitution liés aux trafic d’êtres humains.
Au niveau local :
Il existe des associations de lutte contre la prostitution telles que le Mouvement du Nid et l’Amicale du Nid.

3) Cadre d’intervention
Je suis assistante de service social au sein d’une association luttant contre les causes et les conséquences de la prostitution.
Il existe une multitude de facteurs fragilisants permettant l’entrée dans le système prostitutionnel : Il peut s’agir de ruptures familiales et de l’exclusion sociale dont sont victimes certains jeunes, notamment en fonction de leurs orientations sexuelles ou transgenres. Les violences (sexuelles et psychologiques) subies durant leur enfance, la précarité économique, la vulnérabilité sous toutes ses formes, sociale, financière et psychologique, constitue en somme un grand ressort de l’entrée dans la prostitution.
Concernant la santé, le risque de contamination par les infections sexuellement transmissibles, de multiples infections sexuellement transmissibles, les problèmes gynécologiques, les difficultés d’accès aux soins, liées à leur statut administratif précaire et à la barrière de la langue, les conditions de vie et d’exercice des personnes prostituées peuvent également être à l’origine d’une santé fragile.
Le stigmate social que les personnes en situation de prostitution portent, du fait de leur activité, tend également à les isoler fortement de leur entourage familial. Elles cachent leur activité à leurs enfants et leur conjoint et pour certaines, il est difficile d’entretenir une relation amoureuse.
Sur le plan individuel, je vérifierai l’accès aux droits fondamentaux (posséder une pièce d’identité/carte de séjour est une condition indispensable pour pouvoir accéder aux droits, demande pour percevoir l’allocation du Revenu de Solidarité Active qui offre un accès à un ensemble de prestations et de droits connexes qui constitue un réel soutien à la démarche d’insertion, des conseils/accompagnement pour résoudre des problématiques juridiques pourront être éventuellement sollicités d’où l’importance du réseau de partenaires (juristes, avocats) ). J’entamerai une démarche de compréhension pour accueillir l’histoire de la personne sans être intrusive (importance de la notion de distanciation) mais pour qu’une relation de confiance émane afin d’envisager une évaluation de la situation de la personne, comprendre son parcours même migratoire. Les femmes migrantes, au premier regard restent invisibles et silencieuses. Il est parfois complexe pour elles de raconter les violences qu’elles ont subies, en présence de leurs enfants, elles peuvent être plus distantes et moins aptes à la confidence. Ces femmes sont là, d’autant plus déterminées que le chemin migratoire a été éprouvant, d’autant plus fortes que leur situation, et de femme et de migrante, les rend plus vulnérables aux discriminations et injustices sociales. Il est important de pouvoir sortir de son cadre de référence et ainsi de développer une approche interculturelle pour accompagner au mieux ces femmes migrantes en situation de prostitution et de leur permettre d’accéder à l’insertion socio-professionnelle au sein de la société d’accueil.
J’instaurerai par la suite, une demande de logement. Le cadre de vie constitue les premiers espaces de vie familiale et sociale. C’est un élément essentiel de l’insertion et de l’épanouissement. Pour l’accès ou le maintien dans le logement, le Fonds de solidarité pour le logement géré par le département sera sollicité. Le non accès ou la perte du logement est une cause majeure de l’exclusion sociale. La majorité de ces personnes sont le plus souvent sans domicile stable ou vivant à l’hôtel. Le partenariat permanent avec les Centres d’Hébergements et de Réinsertion Sociale me semble être le premier socle quant à l’insertion dans un logement.
Je favoriserai l’accès à la santé et aux soins (l’ouverture et la continuité des droits à la couverture maladie, renforcer la capacité des personnes à solliciter de façon pertinente et autonome les structures de santé, sensibiliser les professionnels aux conditions de vie de ce public, favoriser leur venue au sein de l’association), notamment avec la présence de professionnels de santé (psychologue, psychiatre, médiateur santé, médecin). Le droit à la santé constitue un besoin essentiel pour ces personnes, car elles présentent un risque sanitaire élevé du fait de leur activité. Il est possible que j’appuie l’équipe médicale en apportant mes compétences et mon expertise sociale pour définir et développer un projet de prise en charge correspondant aux besoins des personnes.
Je développerai ainsi, la coordination des actions entre le champ social et médico-social dans le cadre du travail en réseau.
Pour autant, l’accompagnement social personnalisé s’effectue en respectant les choix, les attentes, les besoins et le rythme de la personne dans le respect de l’altérité qui est l’acceptation de l’autre en tant qu’être différent et la reconnaissance de ses droits à être lui-même.
En terme d’intervention sociale d’intérêt collectif, je mettrai en place divers ateliers au sein de l’association ou au sein d’un centre socioculturel afin de valoriser l’estime et l’image de soi, travailler sur les conséquences de la violence, organiser un groupe de parole en partenariat avec une conseillère d’un centre de planification familiale pour travailler le rapport aux autres, le rapport à son corps, à la sexualité, à l’argent, au travail et éventuellement des ateliers sur le soutien à la parentalité qui permet le bien-être et l’épanouissement de l’enfant.
Toute initiative propre à favoriser la création de lien social pour envisager peu à peu la sortie du système prostitutionnel favorise l’inscription dans le tissu social

Lucile FRÉGOSI
Léa VERPLAETSE

Source: Groupe Facebook "Entraide étudiant(e)s en formation assistant(e) social(e)"

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