Maltraitance??, Harcelement?? Des cadres de proximité

[Louis Dominique]

Bonjour Eric L,
Je vous remercie pour votre intervention. Effectivement, j'ai demandé à effectuer une formation de caferuis au plan de formation de l'établissement. Mon directeur m'a indiqué qu'il prenait acte mais qu'il déciderait.....Il sait d'ores et déjà que j'ai sollicité toutes les instances s'occupant de "la souffrance au travail"
La médecine du travail va enclencher un processus de médiation avec tous les partenaires concernés en dehors de mon directeur et moi même (chsct, inspection du travail....)Il manifeste son insécurité par des intimidations : "je vous indiquerai mes consignes par écrit et si le travail n'est pas fait je prendrai mes dispositions. De toute façon sachez que Le Conseil d'Administration me soutiens et ce n'est pas vous qui me fera perdre ma place."

Désormais je suis sous "contrôle".
Quelle issue ? Ma démission ? Au terme de 31 ans de carrière dans le même établissement j'ai pris conscience que je traînais
derrière moi la mémoire du service. Mais également je suis porté et soutenu par bon nombre de collègues qui ont ou qui subissent les effets destructeurs
d'agissements abusifs.
En conséquence, ma soumission et synonyme de la perte de ma dignité.
Je découvre violemment à plus de 50 ans que le travail social n'est pas toujours est inscrit dans une logique de construction humaine. En cela il subit les assauts de notre système.

[Gaby]

Je comprends ce que vous ressentez, je vis la même chose! Il faut rajouter la pression des salariés qui eux ne me soutiennent pas vraiment car en tant qu'éduc (je suis passée chef de service en interne) je ne cautionnais pas certains agissements et la en tant que cadre je peux y poser des "non"!
Le directeur ne fait plus partie du foyer maintenant mais sa façon de fonctionner a laissé des traces sur mon moral et donc mon travail. J'ai rencontré le médecin du travail a plusieurs reprises, ça me soulage mais ne fait pas avancer le probléme. Je suis aujourd'hui emprise a de vrais questionnements: suis-je a l'auteur d'un tel poste? Est-ce que j'ai les compétences pour? Bref je ne me vois pas continuer, je crois être arrivée au bout de ce que je pouvais offrir a cette boite. D'un autre côté j'ai aussi besoin de travailler, avec crédit de maison voiture et un bébé qui arrive j'ai pas beaucoup de solutions!!! Pour autant je donne beaucoup de ma personne pour pas grand chose au final si ce n'est de l'agressivité, de la méchanceté, et je suis du coup moins disponible pour ma vie de famille avec des tonnes de questions qui le hantent et rendent malades!¨
Pour autant j'aime mon travail, la populationa vec laquelle je travaille, je suis motivée pour faire cette formation mais que faire...
n tous les cas c'est agréable de pouvoir l'écrire et de savoir qu'on est pas seule a vivre de telles choses!!
A bientôt

[Louis Dominique]

A mon avis : occupez-vous de l'arrivée de votre bébé ! Les choix professionnels viendront en leurs temps. Vous avez je pense encore quelques années devant-vous pour construire votre avenir professionnel. C'est de la sérénité dont vous semblez avoir besoin en ce moment Puisez-là dans votre univers familial. Si j'ai un conseil à vous proposez. Ne donnez pas TOUT au travail ! Prêtez vos compétences techniques et vos savoirs-faire. La méchanceté comme le dit "Prunelle" vient masquer des manques au niveau des méthodes et de l'organisationnel voire des compétences. C'est du moins ce que je comprends au niveau actuel de mes questionnements sur la souffrance au travail. En tous cas je suis persuadé que celui qui exprime une souffrance dans le cadre de son travail a sûrement une remise en cause à effectuer au niveau personnel mais cela implique également que cette remise en cause soit faite au niveau du collectif.Il ne reste plus qu'à définir comment et avec qui? La médecine du travail, le chsct l'inspecteur du travail le délégué du personnel ou syndical sont des instances incontournables....
A très bientôt

[emilie]

Bonjour,
J'ai fait le choix de partir et je vous assure que depuis je vais bien mieux. Plus de pressions de ne pas avoir fait toujourss plus, toujours plus vite. on a toujours le choix de ne pas se faire maltraiter.
cordialement

[Gaby]

Je vous admire, cela fait un moment que j'y songe mais ne trouve pas la force de franchir le pas! Peut être vais-je trouver un autre job pendant mon congés maternité, en tout cas je l'espère. Mais j'ai un emprunt de maison, de voiture,.... Mais bon peut être q je ne tiendrais plus longtemps comme ça et que du coup je prendrais cette même décision.
Au plaisir de vous relire...

[emilie]

Gaby,
Ne m'admirez pas. Je ne pouvais justement plus m'admirer, prise entre la "commande" de la direction et mes valeurs. Je suis tombée malade pour de bon, j'ai évité un accident de voiture trop prise dans mes questionnements, j'ai repris me disant que je n'allais pas me faire avoir par le stress une fois de plus. J'avais déja pris ma décision de partir mais j'étais coincée par un crédit de maison, des enfants qui comptaient sur mon salaire. J'ai gagné ainsi un peu de liberté en me disant que je partirai le jour où je ne serai pas d'accord avec ce que l'on me demandait de faire et puis le temps a passé. De nouveau le stress. Un matin, sans réfléchir j'ai dit stop.Pourquoi ce jour là? il n' y avait pourtant rien eu de spécial. L'instinct de survie tout simplement. Je n'ai eu aucun soutien des équipes, pas même du chsct que j'ai alerté. C'est impensable pour des éducs de croire un chef de service qui dit qu'il est maltraité. Je revis et bien. La meilleure défense peut être la fuite, surtout face à la perversité. Pensez d'abord à vous.
cordialement

[Prunelle]

Bravo, Emilie. Et merci pour ce témoignage.

[Louis Dominique]

Je trouve inconcevable que le CHSCT ne soit pas intervenu dans la résolution du problème. La Médecine du Travail, le Comité d'Entreprise, les délégués syndicaux, les délégués du personnel; l'inspection du travail n'ont pas été des recours possibles ?
En ce qui me concerne je ne démissionnerai même si je sais que ma reconstruction devrait se faire ailleurs.

[emilie]

non ils ne sont pas intervenus car pour eux les salariés sont les non cadres.prhrases du genre"les cadres ont choisi d'être à cette position", le médecin du travail m'a conseillé de faire du sport pour évacuer, l'inspection du travail n'ayant pas de preuves probantes ( on pourrait rajouter vraies,réelles...) m'a conseillé de monter un dossier en écrivant tout ce que je fasais dans la journée. Je n'avais pas le temps pdt mon temps de travail et le soir j'étais trop KO. Le comité d'entreprise trop occuppé à vérifier que le code du travail était bien respecté sur des détails insignifiants n'a pas pris le temps de s'intéresser aux conditions de travail des salariés. oui c'est très étonnant. Les seuls moment où le CE est intervenu c'est quand je les ai sollicités pour que les salariés soient payés selon la convention car en tant que chef de service je n'obtenais pas gain de cause auprès de la DG.ça se passait en france dans un gros établissement!!
Je n'ai eu acucun soutien des salariés non cadres, même de ceux que j'avais défendu lorsqu'ils étaient accusés de faute et encore moins de ceux pour qui j'avais argumenté un cdi à l'issue de remplacements. Chacun pour soi, c'est l'hypocrisie du social.

[Louis Dominique]

"Je n'ai eu aucun soutien des salariés non cadres, même de ceux que j'avais défendu lorsqu'ils étaient accusés de faute et encore moins de ceux pour qui j'avais argumenté un cdi à l'issue de remplacements. Chacun pour soi, c'est l'hypocrisie du social."

Déprimant !